Stéphanie Parent s’interroge sur la force d’une relation de couple et la fugacité du bonheur dans son nouveau roman

Un jour, Adam, père d’une famille normale et soudée, a un moment de distraction au volant et heurte un piéton, Louis. Chez Adam et Fia, l’accident a un effet domino. L’équilibre de la vie familiale se brise et leur bonheur est sur le point de partir en fumée, d’autant que Louis s’immisce dans leur vie. L’écrivaine Stéphanie Parent raconte comment, en temps de crise, les secrets du passé et les non-dits peuvent refaire surface et empoisonner le quotidien dans un nouveau roman empreint d’humanité, Tout ce qui nous échappe.

Depuis l’accident, rien n’est comme avant. Adam s’étourdit dans ses projets professionnels et Fia, tant bien que mal, s’accroche et s’investit toujours dans leur relation et dans leur vie de famille. Jusqu’où seront-ils prêts à aller dans la ronde des compromis, pour préserver leur noyau familial?

Stéphanie Parent, autrice de Flora en éclats et de L’amour plein les yeux, raconte la vraie vie, avec ses hauts et ses bas, ses moments touchants, ses espoirs, ses peines, ses défis, ses conflits intérieurs, ses non-dits et ses tensions. Les remises en question sont nombreuses pour Adam.

Le couple comme personnage central

«Dans mes deux premiers livres, le personnage principal, c’était une femme, et je me penchais sur les contextes de la femme», explique Stéphanie Parent, en entrevue.

«Pour ce troisième roman, j’ai vraiment voulu que le personnage principal soit le couple. Ils ont autant de temps d’antenne l’un que l’autre», dit-elle en faisant référence à Fia et Adam. «J’adopte les deux points de vue: on se retrouve autant dans le point de vue de l’homme que dans celui de la femme.»

Elle explore la question centrale suivante: quand tu as un couple qui fonctionne et une famille heureuse, jusqu’où tu es prêt à aller, dans les compromis, pour préserver cet amour-là et cette famille-là? Quelle forme tu es prêt à donner à ton amour pour que ça continue de fonctionner?

«Pour moi, le couple, c’est un peu un microcosme de la société. Tu tombes en amour avec quelqu’un. Tu partages des valeurs, des projets. Ça fonctionne bien. Mais avec le temps, les désirs et les intérêts changent. Il y a des événements externes qui se produisent. Et tu es confronté: on continue ou on arrête? Et si on continue, OK, mais comment?», ajoute l’écrivaine.

Un événement qui déclenche tout

Stéphanie Parent donne les deux points de vue et montre à quel point le bonheur est fugace et peut nous filer entre les doigts, vite. «Pour ça, il me fallait un événement déclencheur et je ne voulais pas qu’il soit catastrophique. Je voulais montrer que même le banal peut complètement changer ton quotidien et ta vie de couple. L’événement déclencheur est un accident de voiture qui n’est pas dramatique. Le piéton s’en sort indemne et il va même avoir une place importante dans le roman.»

Un effet domino

Cet événement n’en a pas moins un effet domino qui déclenche une cascade de questionnements. «C’est ce qu’il leur arrive, alors qu’ils sont dans la trentaine», ajoute-t-elle.

«L’accident survient à un moment où Adam a soif de s’accomplir, d’aller plus vite et de se dépasser avant d’atteindre la quarantaine alors que sa femme veut ralentir et être plus proche de ses enfants. Ils sont super amoureux, mais commencent à voir que, wow, ils ne sont peut-être pas à la même place!»

« Tout ce qui nous échappe »

Stéphanie Parent

Saint-Jean Éditeur

Environ 400 pages

• En librairie le 19 mars.
• Stéphanie Parent a travaillé en consultation et en gestion des ressources humaines pendant plus de 15 ans avant de renouer avec son rêve de se consacrer à l’écriture et de poursuivre ses études supérieures en traduction.
• Elle vit à Saint-Lambert et s’exile régulièrement dans les Cantons-de-l’Est.
• On lui doit aussi Flora en éclats et L’amour plein les yeux.

«Il regarde l’ambulance s’éloigner toutes sirènes hurlantes, le cœur éclaté en mille morceaux, tant de peur que de culpabilité.

Les minutes se bousculent, Adam perd toute notion temporelle. Il répond aux questions des policiers. Est-il ensuite allé au poste ou encore à l’hôpital? Il ne se souvient plus. Quelqu’un a dû dégager sa voiture de la route.

Tout ce qu’Adam sait, c’est qu’il a dû prendre un taxi, puisqu’il est assis sur la banquette arrière d’une voiture qui n’est pas la sienne et que le chauffeur lui tend le terminal de paiement.

Ce qu’Adam ignore, en revanche, c’est que ce matin-là, ce n’est pas le malheur qui a frappé. C’est l’insondable et cruelle beauté des hasards.

Enfin, tout dépend du point de vue.»

– Stéphanie Parent, Tout ce qui nous échappe, Saint-Jean Éditeur

• À lire aussi: Voici des livres à surveiller en 2025!

• À lire aussi: Stéphanie Parent raconte le parcours d’une femme artiste qui porte la beauté comme une malédiction dans son nouveau roman

• À lire aussi: La psychoéducatrice Stéphanie Deslauriers parle de selfcare véritable dans son nouveau livre