
Pis, c’est comment le spectacle de Catherine Dorion? L’ex-députée de Québec solidaire présentait Sciences Po 101 – Traité d’insoumission à l’usage du vrai monde à la Place des Arts et, pour une raison que je ne comprends toujours pas, j’avais été invitée à la première.
Je vous résume le spectacle de celle qui a représenté Taschereau à l’Assemblée nationale de 2018 à 2022: « Moi, moi, moi, moi. J’ai été une victime. Je suis une victime. La politique m’a broyée. Les médias m’ont broyée. Je suis une victime de répression. Et quand j’ai écrit un livre sur la répression dont j’ai été victime, les médias m’ont encore broyée».
À un moment donné, est-ce que Catherine Dorion va arrêter de sonner comme un disque rayé?
So so so solidarité
Le spectacle était présenté comme «Une pièce documentaire interactive inspirée de son vécu en politique». Sauf que sa réflexion nombriliste sur son passage en politique est enrobée dans un discours un peu gnangnan sur la force de l’engagement collectif, avec un côté nouvel âge. On nous propose des méditations, des visualisations et des exercices de pop psycho de niveau 101. «S’il ne vous reste que trois jours à vivre, qu’est-ce que vous voudriez faire?». Misère, j’avais l’impression d’être dans une conférence de coach de vie au Salon du bien-être!
Quand on dit que le spectacle est «interactif», c’est que dès le début on nous dit de photographier avec notre cellulaire le code-barre qui apparaît sur scène, pour répondre à des questions sur nos plus grandes peurs sociétales. Oui, c’est vrai, il n’y a rien comme sortir son iPhone dernière génération pour dénoncer le capitalisme!
Dorion se présente comme si elle était la seule personne qui parle vrai dans un «parle-ment». Si elle a dû prêter serment à la Reine, c’est bien la preuve que dès le début, la machine te broie et te force à dire des choses que tu ne penses pas!
J’avais tellement envie de lui répondre que Paul St-Pierre-Plamondon et les députés du PQ, EUX, se sont tenus debout et ont refusé le serment.
À un moment donné, Dorion pose la question: «Qu’est-ce qu’on a comme projet de société qui nous motive?». J’ai répondu «L’indépendance du Québec». Elle a fait comme si elle n’avait rien entendu. Assez spécial de la part d’une ex-députée d’un parti supposément indépendantiste….
J’ai souvent été la cible de Catherine Dorion mais je ne suis clairement pas son public cible. Fallait entendre les spectateurs, mercredi soir, pousser des «Hon!» scandalisés chaque fois qu’elle projetait à l’écran des images des médias qui l’ont attaquée.
Certains ont même hué les extraits de Dimitri Soudas, Yasmine Abdelfadel, Mathieu Bock-Côté, Richard Martineau, Mario Dumont, Marie-Louise Arsenault, Jacques Létourneau (ex-président de la CSN) qui ont osé critiquer son livre Les têtes brûlées.
GND, pas une victime
Drôle de hasard, en sortant du spectacle, mercredi soir, j’apprenais que Gabriel Nadeau-Dubois annonçait son départ de la politique. GND et moi on n’a jamais été du même bord idéologique. Mais j’ai toujours respecté le politicien solide et engagé qu’il est devenu.
Dans son cas au moins, une chose est sûre, dans trois ans il n’ira pas faire un spectacle pour brailler sur son sort.
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