
Bénédicte Décary a «longtemps fantasmé» à l’idée de jouer un personnage rappelant celui de Galadriel dans la saga Le seigneur des anneaux. Si ce rêve ne s’est pas encore réalisé, la comédienne s’en rapproche aujourd’hui en enfilant les ailes de Titania, reine des fées dans Le songe d’une nuit d’été.
Elle l’avoue en riant, elle a tout fait pour que son costume inclue des oreilles d’elfe pointues. Mais en vain.
«J’adore tout ce qui touche à la mythologie, on dirait que ça vient nous chercher dans des archétypes fondamentaux. Ça fait partie du plaisir d’être acteur de pouvoir incarner des personnages aussi grandioses et mythiques», avance Bénédicte Décary.
Cette fois, c’est à l’univers mythique du Songe d’une nuit d’été qu’elle se frotte en incarnant Titania, reine des fées. Celle-ci assistera aux chassés-croisés amoureux de Lysandre, Hermia, Héléna et Démétrius tels qu’imaginés par William Shakespeare il y a plus de 400 ans. Mais le récit classique – adapté à toutes les sauces depuis sa publication – subit ici une métamorphose importante, tant dans son fond que sa forme.
Xavier Bergeron (Lysandre) et Olivier Morin (Hermia) dans une scène de la pièce «Le songe d’une nuit d’été».
Photo EVE B. LAVOIE
Des accents de chez nous
Le metteur en scène Michel Monty – qui signe également la nouvelle traduction – a en effet brassé les cartes en y ajoutant des références bien actuelles et des accents bien de chez nous; un personnage fredonnera un air de Lara Fabian, tandis qu’un autre s’exprimera à la manière d’un «bleuet» débarqué tout droit du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
«Ça donne l’effet que les gens devaient ressentir à l’époque; les personnages des ouvriers s’adressaient directement au peuple en parlant en joual très british. Je pense que ça nous rapproche encore plus de ce que Shakespeare aurait voulu faire ressentir aux gens, ça vient nous chercher à plein de niveaux», opine Bénédicte Décary.
Genres inversés
Autre changement notable? Michel Monty a pimenté sa distribution en confiant le rôle féminin d’Hermia à un homme (Olivier Morin) et celui, masculin, de Démétrius à une femme (Parfaite Moussouanga). Mais malgré ces libertés, un élément clé de l’œuvre de William Shakespeare demeure: la comédie, pilier du récit.
«On est dans une période sombre politiquement au niveau humain… avec tout ce qui se passe dans le monde, on a simplement envie de donner de la joie aux gens, de les faire rire, de leur faire oublier tout ce qui se passe ailleurs. Si les gens repartent le cœur léger après ces deux heures, je me dis qu’on a réussi notre tâche», souligne Bénédicte Décary.
- La pièce Le songe d’une nuit d’été est présentée au Théâtre du Rideau Vert jusqu’au 12 août.
Notre critique:
C’est dans sa forme la plus éclatée que Le songe d’une nuit d’été prend l’affiche du Théâtre du Rideau Vert, cette fois-ci sous l’égide de Michel Monty. Si l’esprit de Shakespeare se perd par moments dans cette nouvelle adaptation, le résultat s’avère franchement hilarant. À ce niveau, on ne peut qu’encenser Olivier Morin, Mathieu Quesnel et Guillaume Tremblay, tous brillamment investis – et mémorables – dans leur partition comique.
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