Souvenirs d’adolescence et poids de la culpabilité: voici les thèmes que la romancière Marie-Pier Favreau-Chalifour abordent dans son récit «Les ombres d’août»


Marie-Pier Favreau-Chalifour, l’écrivaine montréalaise qui a publié Chère piscine en 2023, revient ce printemps avec un roman court et introspectif: Les ombres d’août. Dans son texte de fiction, imaginé à partir de faits réels, elle étudie la puissance des souvenirs, le sentiment de culpabilité, les cicatrices laissées par des situations difficiles. Elle décrit aussi l’adolescence et les dangers qui planent, quand on est une fille, et les barrières protectrices qui sont éventuellement érigées.


Marie-Pier Favreau-Chalifour publie son deuxième roman chez VLB Éditeur.


«Les ombres d’août» est publié chez VLB Éditeur.


Photo fournie par VLB ÉDITEUR

Les ombres d’août est une fiction, mais Marie-Pier Favreau-Chalifour explique, en entrevue, qu’elle s’inspire beaucoup du réel. «C’est comme un collage de choses tirées de la vie réelle qui, finalement, font une histoire de fiction. C’est tiré de conversations avec des amis, avec des proches. Des fois, c’est des souvenirs de comment je me sentais à 12 ans et d’histoires qu’on m’a racontées, mais qui bien sûr ont été un peu transformées.»

L’écrivaine raconte, dans le roman, tout le chamboulement d’une adolescente qui est témoin de gestes répréhensibles lors d’un épisode de gardiennage. La narratrice, plus tard, revit ces événements et s’engage dans une réflexion.

«La narratrice ressent beaucoup de culpabilité face à cette situation qu’elle a vécue et de ne pas avoir parlé. Comme ça ne lui est pas arrivé à elle, est-ce qu’elle a vraiment le droit de ressentir cette culpabilité-là ou d’être atteinte par ce qui est arrivé?»

Un élan brimé

Il y a quelque chose qui est stoppé, un élan qui est brimé dans son développement comme jeune fille. «Il y a quelque chose qui ne démarre pas et qui fait qu’elle reste dans son questionnement. Elle fait un peu du sur-place parce qu’elle ne sait pas quoi en faire. Elle s’en veut d’être atteinte», ajoute l’écrivaine.

«Il y a toute cette notion de la vie qui continue et, chez elle, il y a aussi une notion de limites. Elle reste chez elle. Elle ne va pas vraiment plus loin que son quartier. Même avec son copain, c’est pas super fusionnel.»

La narratrice a érigé des barrières protectrices, mais se questionne tout de même sur le désir. «Elle n’a pas une vie très hors de l’ordinaire. On ne pense pas qu’elle a eu la vie dure. C’était une préado avec une vie sans heurts.» Mais les événements auxquels elle a été confrontée ont évidemment eu un impact sur son épanouissement.

La psychologie du personnage

Marie-Pier Favreau-Chalifour s’est intéressée à la psychologie de la narratrice, qui est en pleine période de transition. «Il y a une partie adulte, avec des récits, des films que j’écoute, et une partie enfant, où je fais un peu un exercice de comédienne et où je me mets dans la peau d’une fille de 12 ans. Et moi, à 12 ans, comment j’aurais réagi? Comment je me sentais avec la culture, les choses que je voyais dans les magazines et à la télé?»

Les ombres d’août

Marie-Pier Favreau-Chalifour

VLB Éditeur

192 pages

En librairie le 12 mars.

  • Marie-Pier Favreau-Chalifour vit à Montréal.
  • Les ombres d’août est son deuxième roman.
  • On lui doit aussi Chère piscine, paru en 2023.

«Je cherche toujours à mieux habiter mon corps. Une meilleure façon d’être au monde, de sentir la ruelle, l’asphalte ou l’espace autour de moi, dans mon appartement. Je tente d’absorber en moi les arbres, les lacs, les étoiles et les abeilles. Il me semble qu’il doit exister une façon de ressentir le monde qui permet d’être pleinement là. Il doit y avoir une façon d’accéder à une vérité plus grande. Un moyen de perdre ce sentiment d’engourdissement qui m’envahit de jour en jour.»

–Marie-Pier Favreau-Chalifour, Les ombres d’août, VLB Éditeur



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